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Lutter contre les violences faites aux enfants : en parler, pour agir

Jusqu'au 09/11/2023
13 questions
7 minutes
10739 participants
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Analyse des réponses

Dans l’ensemble, les participants ont une connaissance relativement faible du phénomène de violences faites aux enfants.

71%

des participants disent ne pas connaître les chiffres de la violence et 57% des participants disent ne pas savoir comment dénoncer des violences.

La connaissance du phénomène semble néanmoins se renforcer progressivement puisque 2 participants sur 3 se sentent davantage sensibilisés qu’il y a quelques années.

90%

ont eu connaissance de l’interdiction récente des violences éducatives et connaissent, aujourd'hui, le syndrome du bébé secoué.

Ce niveau de sensibilisation varie selon certaines informations de profil : les étudiants et les hommes semblent globalement moins sensibilisés que la moyenne aux violences, contrairement aux femmes et aux professions intermédiaires.

Renforcer la sensibilisation auprès du grand public et des enfants

Pour répondre à cette relative méconnaissance des violences faites aux enfants, les répondants prônent davantage de sensibilisation, notamment par le biais de campagnes de communication dédiées.

58%

des participants souhaite voir la communication se porter en priorité vers de grandes campagnes chocs, à l’image de celles réalisées par la sécurité routière.

Les répondants privilégient également des campagnes de sensibilisation adaptées aux enfants.

52%

des participants prônent une diffusion de témoignages sur les réseaux sociaux, dans les magazines ou à la radio.

Les réponses aux questions ouvertes appuient le rôle d’une communication digitale tournée en priorité vers les médias consommés par les plus jeunes (Youtube, Tiktok, etc.).
« Au-delà du 119 qui est un numéro sur lequel il faut appeler, pourquoi ne pas créer un numéro sur lequel des sms pourraient être envoyés ou alors un compte Instagram ou TikTok qui pourrait être contacté en message privé ? Cela permettrait peut-être certain de libérer la parole et d’accompagner plus facilement. » - Idée d’un participant

Prévenir les violences en formant mieux les professionnels en contact avec les enfants et augmenter leur nombre

80%

des participants souhaitent renforcer la formation des professionnels pour repérer les violences.

Ils insistent sur la place à réserver à l’écoute et au recueil de la parole au cours de ces formations.

Les policiers sont vus comme la catégorie de professionnels à former en priorité à ces approches, suivis par les personnels éducatifs, les personnels de santé, et les assistants sociaux.

Cette formation devrait pouvoir être également accompagnée d’un contrôle plus important des profils au contact d’enfants.

74%

des participants souhaitent rendre obligatoire la vérification des antécédents judiciaires de tous les professionnels et bénévoles au contact d'enfants.

Enfin, une augmentation du nombre de professionnels spécialisés en milieu scolaire ou au sein des commissariats est nettement demandée.

Donner une place plus importante à la sensibilisation scolaire

Au-delà de la formation du personnel éducatif, les participants préconisent une plus grande sensibilisation dans les programmes scolaires, par des intervenants associatifs extérieurs, via des ateliers thématiques, des groupes de parole, etc.

Il s’agit dans le même temps de mieux recueillir la parole au sein de l’école grâce à des dispositifs discrets comme des lieux d’écoute fermés ou des boîtes à lettres “secrètes” dans les établissements.

Multiplier les outils de détection et de signalement

Une majorité des participants dit ne pas savoir comment dénoncer des violences.

Pour pallier cette méconnaissance du processus de signalement, les participants évoquent une multitude d’outils simples et innovants à mettre en place et qui pourraient faciliter les signalements : applications, plateformes, ou encore lieux dédiés à l’école et durant les visites médicales.

La formation des professionnels apparaît, là encore, comme le premier levier de détection des alertes précoces.

Le numéro d’urgence 119 fait partie des outils bien connus des participants qui souhaitent encore mieux le faire connaître tout en améliorant l’efficacité de son fonctionnement.

Soutenir et responsabiliser davantage les parents

Les participants plaident en faveur d’une plus grande sensibilisation des parents à l’écoute de la parole des enfants. Pour aider les parents dans cette tâche, les répondants préconisent un rapprochement auprès des professionnels.

44%

des participants prônent des ateliers locaux qui permettent aux parents d'évoquer ces sujets avec des professionnels.

Pour aider les parents en difficulté dans l’éducation de leur enfant, les participants souhaitent voir des lieux dédiés proposant des informations et des interlocuteurs formés à la prévention.

C’est plus généralement une meilleure prévention avant la naissance et tout au long de la parentalité qui est proposée pour responsabiliser les parents et mieux combattre le phénomène des violences.

Simplifier le dépôt de plainte et former les agents pour recueillir la parole des victimes

Les participants souhaitent faciliter le processus administratif de dépôt de plainte, mais également que ce dernier permette davantage de recueillir la parole des victimes et s’inscrivent dans un cadre bienveillant.

Sur ce dernier point, les participants évoquent en priorité la formation des professionnels au recueil de la parole ainsi que la mise en place de lieux dédiés pour ne pas bloquer les victimes.
« Une prise en charge particulière qui inclut de ne pas attendre trop longtemps avant de porter plainte, d'attendre dans une pièce dédiée rassurante, être pris en charge par une personne formée qui ne sera pas dans le jugement. » Idée d’un participant
Les participants souhaitent l’allègement du processus de dépôt de plaintes, de sa prise en charge jusqu’aux informations communiquées durant son traitement.

La notion de “pré-plaintes”, pouvant être remontées ailleurs que dans un commissariat, est fréquemment évoquée par les participants qui mobilisent plusieurs vecteurs pour mieux les porter : sms, application, téléphone etc.

Renforcer l'accompagnement ainsi que le suivi des victimes

Les participants identifient un manque de suivi de la victime qui peut dissuader ces dernières de porter plainte. Pour y remédier, ils recommandent un meilleur accès à la prise en charge par des psychologues, dès l’accueil en commissariat ainsi qu'un accès gratuit à des conseils juridiques par des associations.

De manière plus systématique, la garantie d’anonymat et la protection immédiate des victimes font également partie des recommandations citoyennes.

Appliquer plus sévèrement les décisions de justice

Les participants appellent massivement au durcissement des peines de justice encourues par les auteurs de violences afin de limiter la récidive et dissuader le passage à l’acte : limiter les aménagements de peines, réformer les principes de présomption d'innocence et de prescription.
« Il faut impérativement que les peines de prison soient revues à la hausse et qu'elles soient exécutées sans remise de peines. »Remarque d’un participant
Aux yeux des participants, les mesures d'éloignement des agresseurs pourraient être renforcées, mais un désaccord apparaît sur le retrait du droit de garde des parents.

Plus généralement les contributeurs demandent davantage de budget pour que la justice fonctionne plus efficacement et puisse prononcer les peines plus rapidement. des agresseurs pourraient être renforcées, mais un désaccord apparaît sur le retrait du droit de garde des parents.

Mieux encadrer les réseaux sociaux et les sites pour adultes

Les contributeurs soulignent l’importance de la lutte contre toutes formes de violences dans la société, y compris verbales.

Ils en appellent à un contrôle appuyé du contenu des réseaux sociaux ainsi qu’à une plus grande responsabilité des plateformes concernant leurs contenus.

Un renforcement des contrôles visant à éviter l’accès des mineurs aux sites pour adultes répondrait à la même nécessité.

Enfin, davantage de moyens sont demandés pour renforcer l’action des services de police en charge de la lutte contre la pédocriminalité sur internet.

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