Avenir des vallées sinistrées dans les Alpes-Maritimes

Contexte

Les 2 et 3 octobre 2020, les vallées de la Roya, de la Vésubie, de la Tinée et du Moyen Var dans les Alpes-Maritimes ont été très lourdement touchées par le passage de la tempête Alex. Les dégâts sont considérés comme les plus importants en France métropolitaine depuis la seconde Guerre Mondiale.

Afin de permettre à ces vallées sinistrées de retrouver une dynamique d’attractivité, l’État a lancé début 2022 une démarche inédite : une concertation citoyenne auprès des maires et des habitants afin de réfléchir collectivement à l’avenir de ces territoires au-delà de la seule reconstruction.

Les maires et les habitants ont pu échanger sur les enjeux de développement des vallées et proposer des axes d’intervention prioritaires et des projets.

Objectifs

• Définir de manière partagée des perspectives de rebond appuyé sur un modèle résilient de territoire
• Mettre en œuvre et financer des projets renforçant la résilience du territoire

Calendrier

• Décembre 2021 : phase 1 - diagnostic territorial partagé
• Janvier 2022 : phase 2 de consultation et d'ateliers prospectifs avec les élus et les habitants
• Février 2022 : phase 3 de consolidation des feuilles de route élaborées par les élus enrichies de la contribution des habitants
• Mars 2022 : phase 4 de restitution

Que s'est-il passé ?

• 6 ateliers prospectifs organisés avec les maires des 27 communes des vallées
• 4 ateliers prospectifs avec une cinquantaine d'habitants

• Consultation en ligne : 1421 participants avec 534 contributions écrites ont été recensés ; 173 projets ont été proposés et 7873 votes ont été exprimés, soit presque 10 % de participation à l’échelle des vallées, ce qui est très au-dessus de la moyenne pour des exercices similaires

Qu'en est-il ressorti ?

Quatre grandes attentes émergent de la concertation :

1. le diptyque identité des vallées/intégration régionale : une position récurrente s’affirme autour de l’identité des vallées (et de chaque vallée), avec une volonté forte de développer leur autonomie que ce soit en matière d’alimentation, d’énergie, de patrimoine, de maintien des jeunes au pays et des anciens à domicile ou encore de création d’infrastructures publiques locales fortes (éducation, loisirs…). En même temps, s’exprime le souhait d’un rapport plus étroit avec la métropole, le littoral, l’environnement régional, l’Italie, autour de meilleures offres de transports ou de capacité à télétravailler par exemple. On peut y lire une volonté de s’appuyer sur une identité forte pour développer l’attractivité des vallées.

2. la conscience de grands potentiels à mettre en valeur : les vallées disposent d’atouts importants et connus des élus et des habitants (sites et ressources naturelles, patrimoine culturel, qualité de vie, position stratégique, diversité...), à mieux valoriser et à mieux partager avec le reste du territoire maralpin. Il y a la volonté d’une réappropriation du territoire par ses acteurs et d’une mobilisation pleine et entière de ses talents et de ses ressources.

3. les solidarités de proximité : les habitants ont pris la mesure de l’importance des solidarités spontanées qui se sont manifestées pendant la crise et souhaitent que ces solidarités de proximité perdurent entre habitants et territoires. Une solidarité qui se traduit également dans de nombreuses propositions pour qu’existe une co-construction entre les autorités publiques et l’ensemble des acteurs engagés.

4. la volonté de plus de participation des habitants et de plus de coopération entre les villages : les habitants attendent des formes plus participatives aux décisions et des consultations. Les élus souhaitent de leur côté la création d’outils institutionnels de coopération.

Lire la synthèse de la concertation.